INSOLITE : la dernière sorcière de Salem, graciée… 329 ans après sa mort

Insolite : un travail de recherche acharné vient de conduire la justice du Massachussetts à gracier post-mortem celle qui fut la dernière sorcière de Salem

La dernière sorcière de Salem, graciée 329 ans après sa condamnation à mort. En 2022, elle vient d’être innocentée grâce au travail d’une classe de collégiens du Massachusetts.

La chasse aux sorcières avait commencé en 1692, dans le Massachussetts, à Salem Village, aujourd’hui rebaptisé Danvers. 20 personnes, femmes et hommes, furent envoyées à la potence, le dernier récalcitrant ayant été écrasé par des pierres.

La cause de tout cela ?

Une frénésie judiciaire, additionnée de puritanisme protestant, de superstition sur fond d’inégalités sociales : le tout explosant à l’occasion de diverses épidémies circulant au sein de la communauté. Comme à chaque fois, dans les contextes de crise, la recherche d’un bouc-émissaire ne se fit pas attendre et les sorcières — ou prétendues telles — furent désignées.

Parmi elles, Elizabeth Johnson Jr., alors âgée de 22 ans.

Le sauvetage de la sorcière accusée à tort

Condamnée à la mort par pendaison, elle échappa de justesse à sa peine grâce à l’intervention du gouverneur royal du Massachusetts William Phips. Dépêché sur place, il met un terme au bal des procès et fait en sorte que les accusées emprisonnées soient peu à peu libérées. Il fallut toutefois attendre 329 ans, soit jusqu’en 2022, pour qu’Elizabeth Johnson Jr. soit officiellement graciée.

En effet, le jeudi 26 mai 2022, les législateurs du Massachusetts ont finalement disculpé la jeune femme, accusée à tort d’avoir pratiqué la sorcellerie. Un an plus tôt, une procédure fut lancée pour réexaminer son cas, grâce à l’action d’élèves de troisième (huitième année, dans le système scolaire américain), dans le collège de North Andover, la région d’où elle était originaire.

En 1712, Elizabeth Johnson avait prié le tribunal du Massachusetts de reconnaître son innocence, mais sa requête n’avait pas abouti. Des résolutions législatives ultérieures, qui avaient blanchi une série d’accusées, étaient restées limitées, et ne faisaient pas mention de son nom.

À l’issu de leurs travaux, les élèves s’adressèrent à la sénatrice Methuen Diana DiZoglio. Réceptive à cette histoire, la sénatrice présenta un projet de loi visant à innocenter Elizabeth Johnson Jr.

Elle déclara : « Nous ne pourrons jamais changer ce qui est arrivé à des victimes comme Elizabeth, mais nous pouvons au moins rétablir la vérité. »

Il nous apparaît donc, au terme de ces recherches, que les sorcières de Salem n’en étaient pas.

Fausses sorcières donc, mais réelles victimes soumises à la vindicte populaire et à une profonde injustice.

Ce qu’il faut retenir de cette histoire de sorcières

Entre fantasmes, superstitions, véritables méfaits ou victimes de fausses rumeurs, la réputation des sorcières continue de nous fasciner autant que de nous interroger.

Les deux figures de la sorcière — pauvre femme bouc-émissaire d’une justice expéditive, ou créature maléfique ayant vendu son âme au Diable — peuvent-elles coexister ?

L’on constate, en tout cas de nos jours, une tendance à vouloir réhabiliter l’image de la sorcière en tant que symbole de la femme émancipée du carcan sociétal.

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