Agalmatomancie – l’art d’écouter parler les statues

Et si les statues pouvaient nous parler, que diraient-elles ? Sauraient-elles nous révéler ce qu’elles ont vu ? Se feraient-elles les messagères du destin ? En fait, il se pourrait bien qu’elles le soient déjà.


Les statues ont toujours eu ce pouvoir de fascination, cette aura mystique, comme si de la matière inanimée dont elles sont faites, la vie pouvait soudain surgir et les faire se mouvoir. Il n’est donc pas étonnant qu’on leur prêtât autrefois des pouvoirs surnaturels et qu’on développât un art divinatoire autour d’elles.

Agalmatomancie : définition

L’agalmatomancie — du grec agalma, signifiant personnage, et manteia, qui signifie divination — consistait à écouter les messages que les statues pouvaient exprimer lors de cérémonies spéciales, en s’adressant au public ou au prêtre.

Mais y a-t-il réellement événement surnaturel ou magie ? Les statues s’animaient-elles vraiment comme on peut le voir dans les films et les péplums ? L’explication est plus prosaïque.

Agalmatomancie : un tour de magie bien orchestré

En fait, l’agalmatomancie a moins à voir avec la voyance qu’avec un tour de magie à la façon de Gérard Majax. C’est un peu moins enchanteur, mais cela reste tout de même admirable d’ingéniosité.

Un prêtre, caché à l’intérieur de la statue, écoutait les questions qu’on posait à celle-ci, et répondait d’une voix rendue sourde et impressionnante par l’écho. La vraie voix d’un dieu !

Le prêtre pouvait aussi se dissimuler à proximité de la statue. Dans ce cas, sa voix était conduite jusqu’aux lèvres de la statue par un tube.

Et enfin, on pouvait aussi avoir recours aux services d’un ventriloque — qui, après la cérémonie, avait intérêt à bien tenir sa langue en ne révélant pas le pot aux roses.

Dans l’Egypte ancienne, l’agalmatomancie était pratiquée à l’oracle d’Amon, le dieu solaire.

L’agalmatomancie avait ainsi une fonction bien précise qui a moins à voir avec la voyance qu’avec la théologie : plus que de prédire l’avenir, elle permettait d’asseoir l’autorité du culte religieux en produisant des miracles auprès des fidèles.

L’agalmatomancie et vous

Maintenant que nous sommes d’accord pour dire que les statues ne peuvent pas faire entendre leur voix en bougeant les lèvres, nous allons vous exposer qu’elles peuvent quand même, d’une certaine façon, s’exprimer à vous.

Une statue porte toujours une empreinte. Celle de son créateur tout d’abord, qui l’a façonnée avec une certaine intention. Cette intention du créateur, ainsi que la nature de ce qu’elle représente, donne à la statue une énergie, une aura, qui fait que lorsqu’on la croise, on se sente bien, ou mal, ou circonspect.

Les statues — vous l’aurez sans doute déjà expérimenté par vous-même — ont une présence.

Et de cette présence il faut tenir compte lorsqu’on la croise et qu’on la ressent.

Croiser une statue par hasard ou la remarquer pour la première fois sur un chemin inconnu ou, au contraire, que vous avez l’habitude de fréquenter, c’est cela le message, la voyance que vous pouvez tirer d’une statue : mauvais présage, mis en garde ou encouragement.

Si vous avez des connaissances de feng shui, vous savez également que les éléments décoratifs de votre domicile ont une importance capitale. Chaque objet est effectivement comme un compagnon qui reste avec vous tout le temps que vous passez chez vous. Alors veillez à avoir dans votre environnement de jolies figures qui vous font plaisir quand vous les regardez.

Conclusion

Les statues ont toujours eu ce pouvoir de fascination, cette beauté mystique.

Tirer une figure humaine d’un bloc de pierre ou de marbre, c’est se rapprocher des dieux façonnant la vie.

Or, la capacité de créer de la vie à partir de la matière inamovible est depuis fort longtemps une ambition de l’humanité qui cherche par-là à se soustraire aux règles naturelles de la procréation, de la mortalité et de la nature.

Se peut-il, comme le croient les japonais, que chaque objet ait une âme ? Car dans ce cas, les statues sont, parmi les objets inanimés, celles qui se rapprochent le plus d’un être incarné. Prêtes à vous écouter vous confier à elles, à vous sourire, et qui sait ? à vous répondre.

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