Aquelarre – le Sabbat des sorcières
L’aquelarre est une réunion nocturne de sorciers et de sorcières. La légende raconte que le Diable intervenait au cours de ce Sabbat, généralement sous forme de bouc. L’aquelarre débutait par une procession, suivie d’un banquet, puis d’une messe noire et d’un bal qui se terminait par une orgie sexuelle.
Le mot vient du basque aquelarre :
- aquel signifie bouc
- larre signifie pré
C’est-à-dire le pré du bouc.
Avant de se rendre à l’aquelarre, les participants s’oignaient le corps d’un onguent magique devant contenir de la graisse d’enfant ; ils se rendaient ensuite au lieu fixé pour leur réunion, en enfourchant le manche d’un balai.
Les 4 étapes de l’aquelarre
1) L’hommage au Diable
Dès que les sorcières arrivent sur le lieu du Sabbat, elles se prosternent à genoux devant le Diable ou bien une idole le représentant puis l’embrassent sur les parties intimes. Après quoi, elles se lèvent pour rejoindre le groupe et se mettre à danser.
Il était assez fréquent d’arriver avec une offrande. Cette offrande au Diable était bien différente de celles qui pouvaient être faites aux dieux, puisqu’elles revêtaient le plus souvent un caractère sinistre, étant le fruit d’une malveillance, d’un vol ou d’un acte illégal aux yeux de la Loi divine.
Durant l’aquelarre, les sorcières les plus âgées sont les premières à prononcer les vœux au Diable. Suivent ensuite les novices et les sorcières nouvellement initiées qui n’ont pas encore reçu la marque du Diable.
2) Le banquet
Selon le compte rendu publié en 1611 du procès de Zugarramurdi, les sorcières organisaient, lors de leur assemblée, un “banquet” au cours duquel elles mangeaient les cadavres des sorcières récemment décédées ou des victimes de leurs mauvaises actions, en particulier des enfants, qu’elles déterraient des tombes, accompagnées du diable et de ses serviteurs.
“Sur place et au-dessus de la tombe, ils enlèvent les viscères et les dépècent ; ils recouvrent la tombe pour que la profanation ne soit pas visible, et ils reprennent le chemin du coven avec une grande joie et un grand contentement, les parents emportant les cadavres de leurs enfants ou les enfants ceux de leurs pères et frères, et les femmes ceux de leurs maris. Là, ils les découpent et les divisent en trois parties : l’une est rôtie, l’autre est bouillie et la troisième est laissée crue ; le tout est disposé sur une table aux nappes noires sales, et les plus proches parents se partagent la nourriture, réservant le cœur au diable”.
Certains de ceux qui ont été interrogés par les inquisiteurs ont également avoué avoir enlevé des enfants et sucé leur sang, tandis que le démon leur disait : “Suce et avale ça, c’est bon pour toi
3) La messe noire
Comme un pied-de-nez à la foi chrétienne, les sorcières aimaient à organiser des cérémonies spéciales la veille des jours saints, comme l’Épiphanie, l’Ascension ou la Toussaint.
Ces cérémonies particulières se composaient de deux parties :
- Dans la première partie, les sorcières se confessent au Diable, non pas pour se faire pardonner les péchés commis, mais tout au contraire pour se faire pardonner les occasions manquées de faire le mal ou les moments de faiblesse qui les ont vu avoir des élans de bonté ou de piété (comme se rendre dans une église sans y causer de nuisance).
- La seconde partie est une messe sacrilège célébrée par le Diable ou par un de ses représentants, vêtu de frusques noires. Cette partie était un pastiche de la messe chrétienne dont elle reprenait tous les codes en les détournant, avec un sermon qui les encourageaient, non pas à la bonté et à la piété, mais à la malveillance et au sacrilège. Au moment de la consécration plutôt que de prendre l’Ostie, les sorcières léchaient ou embrassaient les parties génitales du Diable, puis l’orgie commençait.
4) L’orgie
Pour certains inquisiteurs, la raison ultime du Sabbat était précisément l’accouplement sexuel avec le Diable et les sorcières entre elles. Plus l’acte sexuel est répugnant et offensant, plus il est favorable aux yeux de Satan, ont-ils conclu.
Les sorcières et les sorciers se mêlent sexuellement et s’accouplent entre eux dans une promiscuité totale, sans considération de sexe ou de degré de parenté.
Fin de l’aquelarre
L’aquelarre se termine à l’aube, lorsque les clochent de l’église sonnent ou que le coq se met à chanter.